On entend beaucoup parler du problème de l’intimidation dans le milieu scolaire. Or, l’intimidation au travail, c’est malheureusement un problème aussi présent qu’en milieu scolaire.
Un problème important
Selon une étude menée par le Workplace Bullying Institute en 2014 :
- 27% des travailleurs ont déjà vécu une intimidation au travail ou en sont présentement victime;
- 21% des travailleurs ont eu conscience que des collègues étaient victimes d’intimidation au travail;
- 56% des intimidateurs occupaient un poste d’autorité;
- 33% des cas d’intimidation au travail sont perpétrés par des collègues;
- 60% des victimes d’intimidation au travail étaient des femmes.
C’est un problème qui touche tous les employés. En effet, tant les recrues que les travailleurs expérimentés dans l’entreprise.
Qu’est-ce que l’intimidation au travail?
On peut définir l’intimidation au travail comme étant une forme d’agression. Celle-ci est caractérisée par des comportements répétés cherchant à affaiblir, humilier, rabaisser et déprécier la personne. Les agissements peuvent être évidents ou subtils. Ou encore, être de nature psychologique ou physique.
La ligne entre une gestion rigoureuse et intimidation au travail peut parfois être mince. En effet, la rétroaction, l’orientation du travail, peuvent être transmis de façon directe, mais il ne s’agit pas nécessairement d’intimidation au travail. Aussi, les conseils constructifs à propos du comportement au travail, des différences d’opinions ou des mesures disciplinaires raisonnables ne constituent peut-être pas de l’intimidation. Il peut aussi s’agir d’une tentative d’aider l’employé à s’améliorer dans son travail.
Pour valider s’il s’agit bel et bien d’intimidation, vous pouvez utiliser la technique de la « personne raisonnable ». Est-ce que les agissements perçus comme de l’intimidation au travail seraient considérés inacceptables par la plupart des gens?
Des exemples d’intimidation au travail
- Répandre des rumeurs malveillantes, du commérage ou des insinuations mensongères.
- Exclure ou isoler une personne socialement.
- Détruire ou consciemment entraver le travail de quelqu’un.
- Abuser physiquement ou menacer de le faire.
- Retirer des responsabilités sans raison.
- Changer constamment les directives de travail.
- Imposer des échéances impossibles qui mèneront la personne à échouer.
- Retenir des renseignements nécessaires ou donner pertinemment de la mauvaise information.
- Plaisanter dans le but d’offenser, verbalement ou par courriel.
- S’immiscer dans la vie privée d’une personne en l’importunant, l’épiant ou la traquant.
- Imposer des tâches excessives ou une charge de travail désavantageuse pour une personne (ce qui lui cause un stress inutile).
- Attribuer une charge insuffisante de travail – créer un sentiment d’incompétence.
- Insulter, injurier, crier ou dénigrer la personne.
- Refuser les demandes de formation, de vacances ou de promotion.
- Modifier les effets personnels ou le matériel de travail d’une personne.
- Accuser faussement la personne d’avoir effectué une erreur qu’elle n’a pas commise.
- Ignorer, contredire, rabaisser ou rejeter tous les commentaires et opinions exprimés par la personne.
- Humilier et critiquer la personne à toutes les occasions, surtout en présence des autres.
- Évaluer le travail de cette personne selon des standards différents des autres employés pour les mêmes tâches.
Les effets de l’intimidation sur la personne visée
Être victime d’intimidation au travail peut avoir des effets sur la santé psychologique et physique, en plus d’avoir des impacts importants sur les autres sphères de sa vie. Stress, anxiété, dépression, perte de confiance en soi, insomnie, perte d’appétit, maux d’estomac ou de tête, difficulté à se concentrer, se refermer sur soi-même, sentiment d’impuissance et de frustration, voilà tout plein de symptômes pouvant être ressentis par les victimes.
Les effets de l’intimidation… sur le milieu de travail
Certaines statistiques démontrent que les victimes d’intimidation au travail perdent entre 10 et 52% de leur temps à tenter de se défendre ou tenter de trouver des solutions face à la situation. En effet, un milieu de travail malsain augmente le degré de stress des employés. Cela abaisse aussi le moral des troupes, augmente le taux d’absentéisme et le taux de roulement. Aussi, cela diminue la motivation et la productivité des employés. Enfin, cela peut même aller jusqu’à diminuer la qualité des produits et services offerts aux clients qui ne seront pas satisfaits et ne reviendront plus. Un employeur a donc tout intérêt à prendre la chose au sérieux et à développer un plan d’action pour contrer l’intimidation au travail.
Que faire si on est victime d’intimidation au travail?
1. Prenez la situation au sérieux
Il s’agit d’une situation grave et inacceptable. Ne vous blâmez pas, ne minimisez pas la situation (ne la dramatisez pas non plus!). Enfin, agissez rapidement pour trouver des solutions.
2. Montez un dossier
Commencez par documenter tous les cas d’intimidation de façon détaillée. Conservez par écrit tous les détails de la situation, la date, l’heure, les personnes impliquées et les témoins, la description précise de l’incident ainsi que leurs résultats et conséquences. Gardez toutes les lettres, notes, courriels reçus de la part de l’intimidateur.
3. Soyez prudent
Déterminez qui sont vos alliés et demandez-leur de vous accompagner lorsque vous devez être confronté à votre intimidateur. Ils pourront témoigner en votre faveur en décrivant la situation dont ils ont été témoins ou intervenir au besoin. Ils pourront aussi vous épauler pour établir un plan d’intervention.
4. Demandez à l’intimidateur de cesser ses comportements
Dites fermement à votre intimidateur que son comportement n’est pas acceptable et que vous souhaitez qu’il arrête. Assurez-vous d’avoir un témoin lorsque vous le ferez.
5. Dénoncez
Rencontrez votre superviseur et faites-lui part de la situation. Sachez qu’un employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer un environnement de travail agréable et sécuritaire.
Si vos préoccupations sont minimisées, n’hésitez pas à aller rencontrer un gestionnaire d’un échelon hiérarchique supérieur.
6. Ne laissez pas tomber
Prenez note des mesures qui seront prises pour régler la situation. Si rien n’est fait, vous pouvez toujours faire une plainte formelle à votre employeur ou vous adresser au ministère du Travail.
7. Si vous devez quitter votre emploi
Si vous vous sentez forcé de quitter votre emploi à cause l’intimidation dont vous êtes victime, assurez-vous d’avoir bien documenté la situation. Aussi, vous pourriez ainsi être éligible à de l’assurance-emploi.
8. Évitez de rendre la pareille
Même s’il peut être tentant de se venger, sachez qu’il s’agit d’un jeu dangereux. C’est vous qui pourriez passer comme étant l’instigateur du conflit. La prise de décision quant aux mesures disciplinaires à prendre deviendra beaucoup plus difficile pour l’employeur. De plus, n’oubliez pas que l’on récolte toujours ce que l’on sème…
9. Donnez-vous du pouvoir
Pour mieux vous préparer à réussir votre prochaine entretien d’embauche, dotez-vous de notre outil: 50 questions d’entrevue.
Vous n’avez pas complété votre diplôme secondaire 5?
N’hésitez pas à passer notre pré-test TENS pour évaluer vos aptitudes à réussir les tests équivalence secondaire 5 du Ministère de l’éducation. Lorsque vous avez situé vos forces et faiblesses, vous pouvez ensuite télécharger les cahiers de préparation aux examens afin de vous préparer adéquatement aux examens et vous inscrire ensuite à la Commission scolaire de votre région. À titre d’exemple, voici les consignes de la Commission scolaire de Montréal. Visitez notre page des étapes de préparation aux TENS.